Choix de la palette végétale
Dans l’aménagement urbain
Sans entrer dans le détail de l’utilité et du rôle des plantes en ville, parler du végétal dans l’espace urbain revient à évoquer les divers aspects et considérations intervenant lors de la détermination la palette végétale utilisée, les contraintes qui entravent son développement dans un tel milieu artificiel et les opérations de gestion et d’entretien de cette composante naturelle des agglomérations.
A l’opposé d’un ‘Guide’ d’utilisation, délimitant les groupes de plantes adaptées grossièrement à chaque situation de terrain, la démarche du paysagiste se penche, avant tout, sur l’analyse et la caractérisation du lieu, permettant de se faire une idée précise des conditions du milieu physique et environnemental, ainsi que de l’utilisation de l’espace planté. Une conception paysagère, originale et adaptée, s’appuiera d’abord sur une parfaite connaissance des plantes, de leurs exigences culturales et éco-biologiques, ainsi que sur une judicieuse mise en scène, picturale et spatiale, des qualités plastiques et ornementales de chaque plante.
Dans la pratique, on distingue à côté du vaste domaine de l’espace urbain public, celui du jardin privatif, qui malgré son caractère individuel et intimiste représente une part importante en termes d’activités de conception et de projets de plantation. Le projet de végétalisation de l’espace public en ville obéit, quant-à-lui, à l’impératif de faire face à une demande de nature sociale, visant un meilleur cadre de vie, doté d’aménagements paysagers attractifs et adaptés à la pratique. Ainsi, à côté des parcs et jardins qui composent l’essentiel des espaces verts de l’agglomération, la voirie urbaine, qui constitue une composante principale de l’espace public, participe de façon majeure à la trame verte de la ville, à travers les plantations d’alignement, des giratoires, des espaces résiduels et des échangeurs.
C’est au niveau des plantations de ces voies de circulation que l’on relève le plus de contraintes auxquelles les plantes devront faire face. Il s’agit notamment de l’exigüité de l’espace, de la pollution atmosphérique, du compactage des sols déjà fortement remaniés, et de l’encombrement du sous-sol en divers réseaux et canalisations. Par ailleurs, si le végétal constitue l’image parfaite d’une certaine représentation de la nature en ville, cette image s’avère dans la plupart des cas compromise par le caractère minéral, artificiel et monotone de l’infrastructure urbaine.
Pour faire face à cette uniformité et monotonie des équipements urbains, les plantations associées devront faire une place importante à la biodiversité végétale. L’intégration des données environnementales dans ces projets de plantations, passe avant tout par l’utilisation des plantes adaptées aux conditions locales des sols et du climat, permettant d’obtenir un effet paysager optimal, avec une grande économie de moyens de mise en place et d’entretien ultérieur.
L’aspect de gestion des plantations devra intégrer les mécanismes de protection de l’environnement et du développement durables, ce qui passe forcement par la recherche permanente d’une plus grande économie en terme de moyens d’entretien et des ressources en eau d’arrosage, la réduction des traitements phytosanitaires et la gestion intégrée des déchets verts. Dans ce cadre Il est plus qu’urgent, à l’image de ce qui se fait déjà dans d’autres pays, de généraliser l’application des règles de gestion différenciée des plantations urbaines.
Ce type de gestion permet de distinguer un gradient en terme de moyens nécessaires à l’entretien, allant des aménagements nécessitant un traitement intensif avec beaucoup de moyens (arrosage, tonte des pelouses, taille des arbustes..) qui devront être réduits au maximum, à des espaces de plantations naturelles, plus rustiques, n’ayant pratiquement pas besoin d’intervention d’entretien .
Said FAKIR