La flore locale et endémique
dans nos paysages
Le développement des notions et concepts des paysages urbains, périurbains, ruraux, naturels est monté en puissance ces dernières années. Ceci grâce à l’arrivé depuis les années 80, d’un nouveau corps de métier qui s’appelle Architecte-Paysagiste. Ce dernier travaille en étroite collaboration avec le pouvoir public représenté par toutes ses administrations, les autres corps de métiers, architectes, urbanistes, ingénieurs, aménagistes…,
les représentants de la société civile et tous ceux qui sont concernés par l’aménagement de l’espace, de la protection des sites et de l’environnement.
Le développement durable et la lutte contre l’érosion de la biodiversité, est appelé à s’orienté vers l’utilisation de la flore locale ou endémique et vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
En effet, la majorité des plantes de nos jardins sont d’origine exotique alors que la flore locale qui demeure toujours pleine de potentialités et de ressources, reste timidement représentée dans nos projets d’aménagements.
Les concepteurs, les collectivités et les particuliers commencent à adopter de plus en plus la flore locale et endémique dans leurs espaces plantés. Ceci par souci de protection de la biodiversité, de protection de la nature et de l’environnement.
En effet, il se trouve que ces espères sont très résistantes aux maladies, aux ravageurs à la sècheresse parce qu’elles ne sont pas trop consommatrices des ressources en eaux ni de mains d’œuvres pour leur entretien.
Dans les projets de paysage l’utilisation de plantes endémiques est devenu actuellement une évidence pour la conservation du patrimoine génétique local.
Ces espèces locales sont utilisées la plupart du temps pour créer une ambiance dite naturelle et renforcer le caractère rural ou faire entrer la notion de la nature en ville, dans les parcs et jardins urbains.
En les associant à des plantes horticoles pour exploiter tout le potentiel ornemental, paysager voire patrimonial du végétal dans les projets, elles se révèlent de belles qualités, mais leur utilisation nécessite quelques connaissances spécifiques, apportées par le paysagiste, notamment en termes de gestion du site.
Voilà quelques rappelles sur la richesse de la flore marocaine. Elle compte environ 7000 espèces connues. La flore vasculaire est massivement représentée au sein des écosystèmes forestiers où vivent près des deux tiers des espèces; le tiers restant se partage surtout entre les formations steppiques et les biotopes humides. Les régions montagneuses du Rif et des Atlas sont les secteurs les plus importants en matière d’endémisme.
Les forêts marocaines sont constituées de forêts naturelles de feuillus (Chêne Vert, Chêne-liège, Chêne Tauzin, Arganier, Caroubier, Acacias, ...) et de résineux (Cèdre de l'Atlas, Thuya de Berbérie, Pin d'Alep, Pin Maritime, Pin Noir, Genévrier Thurifére, Genévrier Rouge, …), réparties entre les différents étages bioclimatiques du semi-aride à l'humide.
La Cédraie occupe les zones de montagne dans le Moyen Atlas et le Rif, Les Chênaies occupent les plaines et piémonts de montagne, tandis que la seule Sapinière du Maroc trouve refuge à Talasemtane dans les altitudes du Rif occidental près de Chefchaouen. Au Sud-ouest, l'Arganeraie, occupe des zones semi-arides et arides du Haut Atlas occidental et de l’Anti-Atlas. Plus au Sud, les Acacias constituent des climax pré-steppiques et pré-forestiers, dans les zones à bioclimats aride et saharien.
Tous ces écosystèmes et leurs cortèges floristiques constituent un vaste réservoir, très riche en variétés de plantes dans lequel on peut puiser les espèces qui correspondent à l’exigence de notre site au point de vue sol, climat, exposition, résistance et effet désiré.
Noureddine BENAODA TLEMCANI